La mort subite est un phénomène arythmique très peu étudié, malgré sa gravité. L’équipe de Michel Haïssaguerre, au centre hospitalo-universitaire de Bordeaux, a identifié les cellules initiatrices de cette fibrillation fatale. 

Une avancée majeure dans la compréhension de la mort subite

1 000 personnes par jour. C’est le nombre de victimes de la mort subite en Europe. En l’absence de défibrillation, cette tornade électrique qui assaille le cœur est fatale en quelques minutes. L’équipe de Michel Haïssaguerre a identifié les responsables de ces contractions désordonnées : les cellules de Purkinje. Ces cellules contractiles, qui représentent moins de 2% du total des cellules cardiaques, forment un réseau électrique qui initie le phénomène de fibrillation ventriculaire.

La Fondation Bettencourt Schueller a accompagné la rénovation du bloc opératoire et l’extension des bureaux employés par l’équipe d’électrophysiologistes. Le projet des chercheurs bordelais s’appuie sur les résultats édifiants obtenus dans le cadre de la fibrillation auriculaire. En observant les quelques millisecondes précédant l’initiation des contractions, ils avaient déterminé que les anomalies rythmiques débutaient en dehors du cœur, au niveau de veines pulmonaires. Confirmée par de nombreuses équipes dans le monde, cette découverte a permis l’élaboration d’une nouvelle thérapie fondée sur la destruction, par cryothérapie ou par radiofréquence, des cellules responsables de la fibrillation auriculaire.

Plus de 150 000 personnes bénéficient chaque année des applications thérapeutiques liées à cette découverte. À l’aide de modèles animaux et bioinformatiques d’infarctus du myocarde, les chercheurs explorent cette fois les fibrillations ventriculaires, en étudiant les cellules de Purkinje et les propriétés du muscle cardiaque. L’identification de nouveaux marqueurs électrocardiographiques du risque fibrillatoire pourrait sauver des milliers de patients.

Michel Haïssaguerre en quelques mots

La double compétence de clinicien et de chercheur de Michel Haïssaguerre lui permet d’apporter des solutions innovantes aux pathologies les plus complexes du rythme cardiaque. Sa découverte, grâce à une « cartographie » du cœur, de l’origine des troubles de la fibrillation auriculaire, a mené au développement d’une thérapie basée sur la destruction des cellules responsables, par utilisation de la cryothérapie ou de radiofréquences. En plus de ses activités de recherche et de chef de clinique, le Pr Haïssaguerre porte depuis 2011 l'Institut de rythmologie et modélisation cardiaque. Cet institut hospitalo-universitaire associe chercheurs et médecins de renommée mondiale spécialisés en cardiologie-électrophysiologie, imagerie et modélisation. La recherche fondamentale, clinique et les formations qui y prennent place ont pour objectif d’identifier les individus à risque de décès prématuré et l’élaboration de traitements spécifiques.

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

Tous les lauréats du prix