Les tumeurs ne peuvent croître qu’en étant irriguées par la circulation sanguine et ignorées par le système immunitaire. L’équipe de Julien Marie étudie TGF-ß, une molécule qui rend possible les deux processus.

Afin d’obtenir les nutriments dont elles ont besoin pour se maintenir et se développer, les tumeurs stimulent la formation de nouveaux vaisseaux sanguins à l’aide de TGF-ß (Tumor Growth Factor), une molécule qu’elles détournent ou produisent directement.

L’équipe de Julien Marie s’intéresse à une autre fonction, moins connue, de TGF-ß et tout aussi utile aux tumeurs : sa capacité à réprimer le système immunitaire. Les chercheurs du Centre de recherche en cancérologie de Lyon ont récemment démontré que les lymphocytes T, globules blancs essentiels de la réponse inflammatoire, sont la cible principale des effets régulateurs de TGF-ß. Soutenue par la Fondation pour l’aménagement et l’équipement d’une plateforme, l’équipe explore in vivo la répression de l’activation des lymphocytes T par TGF-ß. Depuis l’obtention du Coup d’élan pour la recherche française, l’équipe a démontré que le signal donné par TGF-β aux lymphocytes T réprime leur activation contre les cellules du soi et freine leur différenciation en effecteurs des réactions inflammatoire et cytotoxique. L’équipe se concentre à présent sur les mécanismes moléculaires et cellulaires responsables du contrôle de la tolérance des lymphocytes T aux cellules du soi par le TGF-β.

Ces études de recherche fondamentale sont complétées par des approches précliniques à partir d’échantillons provenant de tissus de patients. Ainsi de nouvelles perspectives de traitement contre le cancer pourraient prochainement naître de ces travaux.

 

  • Scientifiques travaillant dans la pièce expérimentale du laboratoire "TGF-beta et immuno-evasion" dirigé par Julien Marie, au Centre de Recherche en cancerologie de Lyon, Centre Léon Bérard, en novembre 2012.
    ©Sophie Loubaton / CapaPictures
  • Scientifique durant une étape de travail dans la procédure de cytométrie de Flux au laboratoire "TGF-beta et immuno-evasion" dirigé par Julien Marie, au Centre de Recherche en cancerologie, Centre Léon Bérard, en novembre 2012.
    ©Sophie Loubaton / CapaPictures
  • Scientifique travaillant dans la pièce expérimentale du laboratoire "TGF-beta et immuno-evasion" dirigé par Julien Marie, au Centre de Recherche en cancerologie de Lyon, Centre Léon Bérard, en novembre 2012.
    ©Sophie Loubaton / CapaPictures
  • Scientifique travaillant dans la pièce expérimentale du laboratoire "TGF-beta et immuno-evasion" dirigé par Julien Marie, au Centre de Recherche en cancerologie de Lyon, Centre Léon Bérard, en novembre 2012.
    ©Sophie Loubaton / CapaPictures
  • Scientifique au laboratoire de biologie moléculaire de l'unité "TGF-beta et immuno-evasion" dirigé par Julien Marie, au Centre de Recherche en cancerologie de Lyon, Centre Léon Bérard, en novembre 2012.
    ©Sophie Loubaton / CapaPictures
  • Scientifique au laboratoire de biologie moléculaire de l'unité "TGF-beta et immuno-evasion" dirigé par Julien Marie, au Centre de Recherche en cancerologie de Lyon, Centre Léon Bérard, en novembre 2012.
    ©Sophie Loubaton / CapaPictures

Julien Marie en quelques mots

Lors de son doctorat, Julien Marie enquête sur les mécanismes employés par le virus de la rougeole pour supprimer la réponse immunitaire. Il réalise à la fin de sa thèse que la molécule TGF-ß possède certainement un rôle dans la régulation des lymphocytes T, globules blancs cruciaux pour la réponse immunitaire. Au cours de son post-doctorat à Seattle, il découvre que TGF-ß intervient effectivement dans l’immunorégulation, et notamment pour éviter des réponses auto-immunes très agressives et potentiellement létales. À son retour en France, sa position Inserm permanente lui permet de regrouper une équipe avec laquelle il développe les outils nécessaires à la compréhension approfondie du rôle de TGF-ß dans la biologie des lymphocytes T, notamment dans le contexte du cancer.

 

 

 

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

Tous les lauréats du prix