Le Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs 2019 récompense Raphaël le Bouc, post-doctorant en neurosciences, pour ses recherches sur les mécanismes neuronaux de la prise de décision.

Comment le cerveau nous permet-il de faire des choix ?

« Mon objectif est de caractériser la manière dont le cerveau construit et représente des signaux de valeurs et les adapte en fonction du contexte : comment nous permet-il de prendre des décisions adaptées et comment certaines pathologies conduisent-elles à des troubles de la décision ? Je travaille en vue d’une meilleure prise en charge des troubles du comportement et de la motivation, en combinant clinique et recherche ».

Nous prenons régulièrement des décisions complexes. Comprendre comment notre cerveau nous permet de faire des choix est une question fondamentale en neurosciences. Si l’on part de l’hypothèse centrale que le cerveau représente et compare les options d’un choix sur une échelle de motivation grâce à des signaux de valeur, il reste néanmoins à découvrir comment le cerveau construit ces signaux. Le code neural qui les représente doit lui aussi encore être déchiffré.

Approche neuro-computationnelle du codage des valeurs dans le cerveau humain

Raphaël le Bouc utilise des méthodes d’imagerie fonctionnelle, de modélisation computationnelle et de stimulation magnétique transcrânienne, pour tester l’hypothèse selon laquelle les signaux de valeurs sont construits en intégrant les attributs des différentes options du choix. La modélisation lui permet d’établir un lien statistique entre l’intégrité des aires cérébrales de la motivation et le comportement des patients.

Raphaël Le Bouc continue actuellement ses recherches dans le domaine de la neuro-économie. Son deuxième post-doctorat lui permet d’étudier les mécanismes neuronaux grâce auxquels le cerveau transforme l’information sensorielle en signal motivationnel. Ses résultats pourront s’appliquer aux choix économiques mais ils permettront aussi aux cliniciens, à partir d’observations comportementales, de déduire les dysfonctionnements neuronaux du patient et donc d’aider à identifier les traitements appropriés.

Raphaël le Bouc en quelques mots

2000 : Diplôme de l'École Normale Supérieure de Paris, département de biologie.

2011 : Doctorat en médecine : « Ce que je pense ou ce que tu penses ? Caractérisation neuropsychologique et en imagerie fonctionnelle de deux composantes distinctes de ‹ théorie de l’esprit › sélectivement atteintes dans la démence fronto-temporale et la maladie d’Alzheimer », sous la direction du Professeur Florence Pasquier, Université Lille 2 – Spécialité Neurologie.

2014 : Doctorat en sciences : « La motivation comme un calcul coût-bénéfice : neuro-imagerie, modélisation, manipulations pharmacologiques et investigations cliniques », sous la direction du Docteur Mathias Pessiglione, Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière, Sorbonne Université (Paris), École doctorale Cerveau, Cognition, Comportement – Spécialité Neurosciences cognitives.

2018 : Diplôme inter-universitaire en pathologie neurovasculaire, Sorbonne Université (Paris).

Post-doctorat sous la direction du Professeur Christian Ruff au Zurich Center for Neuroeconomics, Université de Zurich (Suisse).

Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs

Créé en 1990, le Prix pour les jeunes chercheurs est l’une des premières initiatives de la Fondation Bettencourt Schueller. Jusqu'en 2021, ce prix était décerné chaque année à 14 jeunes docteurs en sciences ou docteurs en médecine, pour leur permettre de réaliser leur séjour post-doctoral dans les meilleurs laboratoires étrangers. 349 jeunes chercheurs ont été distingués. La dotation du prix était de 25 000 euros.

Tous les lauréats du prix