Le Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs 2019 récompense Flavie Coquel, post-doctorante, pour ses recherches sur des thérapies anticancéreuses innovantes.

Un nouveau lien entre la réplication de l’ADN et l’inflammation

« Pour qu’une cellule puisse se diviser, elle doit tout d’abord dupliquer son matériel génétique. Ce processus s’appelle la réplication de l’ADN. Pendant cette étape, les deux mètres d’ADN contenus dans le noyau sont copiés par des milliers de fourches de réplication. Ces fourches sont fréquemment arrêtées par différents obstacles, créant du stress. J’ai voulu comprendre comment la cellule répond aux arrêts des fourches de réplication et comment cette réponse peut être utilisée en thérapie contre le cancer ».

Flavie Coquel a mis en évidence un rôle nouveau pour la protéine SAMHD1, protéine initialement connue pour son rôle antiviral contre le VIH. Elle a démontré que SAMHD1 favorise la réparation de l’ADN et qu’il existe un lien direct entre les mécanismes de réponse aux dommages à l’ADN et l’inflammation. En parallèle, à partir d’extraits de plantes de la pharmacopée traditionnelle chinoise, elle a identifié deux nouvelles molécules qui empêchent la division des cellules tumorales. Son travail devrait faire l’objet d’un brevet ; il ouvre la voie au développement de thérapies anticancéreuses innovantes.

En post-doctorat, Flavie Coquel travaille sur les senseurs de l’immunité innée qui reconnaissent l’ADN dans la cellule, en conditions physiologiques ou pathologiques. Elle essaie de mieux comprendre comment ce système de détection peut réguler la réponse aux dommages à l’ADN et la prolifération cellulaire. Un domaine de recherche qui a le vent en poupe tant en cancérologie que pour les maladies liées au vieillissement.

Flavie Coquel en quelques mots

2014 : Ingénieure en génie biologique, Université de Technologie de Compiègne.

2018 : Doctorat en sciences : « Étude du rôle de SAMHD1 dans la réponse au stress réplicatif et la production d’interférons de type I » sous la direction des Docteurs Philippe Pasero et Yea-Lih Lin, Unité Maintien de l'intégrité du génome au cours de la réplication, Institut de Génétique Humaine, Université de Montpellier. École doctorale Sciences Chimiques et Biologiques pour la santé – Spécialité Biologie.

Post-doctorat sous la direction du professeur Andrea Ablasser à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (Suisse), Global Health Institute.

Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs

Créé en 1990, le Prix pour les jeunes chercheurs est l’une des premières initiatives de la Fondation Bettencourt Schueller. Jusqu'en 2021, ce prix était décerné chaque année à 14 jeunes docteurs en sciences ou docteurs en médecine, pour leur permettre de réaliser leur séjour post-doctoral dans les meilleurs laboratoires étrangers. 349 jeunes chercheurs ont été distingués. La dotation du prix était de 25 000 euros.

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