Le Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française 2011 récompense Ronald Melki, chercheur en enzymologie, pour ses recherches sur les protéines impliquées dans les maladies neurodégénératives.

Maladies neurodégénératives : l’importance des origamis protéiques

Les protéines sont avant tout des objets tridimensionnels. À Gif-sur-Yvette, les chercheurs du laboratoire d'enzymologie et de biochimie structurale décryptent la spatialité des protéines impliquées dans les maladies neurodégénératives.

D’ici 2040, les maladies neurodégénératives progressives telles que celles d’Alzheimer, de Parkinson et de Huntington, représenteront la seconde cause de mortalité, selon l’Organisation mondiale de la santé. Ces maladies sont dues à l'agrégation de protéines mal repliées, qui s’accumulent parce que les cellules ne parviennent pas à les dégrader. Pourtant, le mécanisme par lequel ces assemblages de protéines endommagent les cellules échappe toujours aux chercheurs.

L’équipe de Ronald Melki, soutenue par la Fondation dans l’aménagement et l’équipement de ses laboratoires, essaie de mieux comprendre comment ces malfaçons se propagent d’une cellule à l’autre. En effet, à l’instar des maladies telles que Creutzfeld-Jacob, les protéines malformées elles-mêmes semblent se diffuser et interférer directement avec le repliage de protéines saines.

En décryptant la relation entre les agrégats protéiques et la mort neuronale, l’équipe espère ouvrir la voie vers la création de traitements neuroprotecteurs et thérapeutiques. Les remèdes pourraient cibler les agents responsables des maladies neurodégénératives ou moduler l’agrégation des protéines impliquées. Depuis l’obtention du prix, l’équipe a notamment découvert deux formes distinctes de la maladie de Parkinson, causée par deux repliements incorrects de la protéine responsable, l’alpha-synucléine.

Ronald Melki en quelques mots

Ronald Melki contribue à la recherche sur les agrégats et les repliements incorrects de protéines depuis le début de sa carrière. Il a commencé en étudiant les microtubules, protéines structurantes du squelette cellulaire, avant de s’intéresser aux prions dans les levures. Son travail mêle, dans l’interdisciplinarité nécessaire à la compréhension des maladies neurodégénératives, différents niveaux d’approche de la matière, des structures atomiques des protéines-clés jusqu’aux cellules complètes.

En 2009, il observe avec son équipe que les agrégats protéiques pathologiques responsables de maladies neurodégénératives se diffusent d’une cellule à l’autre, à la manière d’un agent infectieux. Son travail consiste à présent à confirmer cette particularité et à en comprendre les mécanismes.

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

Tous les lauréats du prix