La restauration du cadre du Portait de Monseigneur Saint-Albin par Hyactinthe Rigaud qu'a menée Bruno Desnous témoigne à la fois d'un savoir-faire hors pair et d'une connaissance de l'histoire de l'ébénisterie. Un travail de patience et de minutie qui a redonné à ce cadre prestigieux tout son éclat.

C’est par l’entremise du Getty Museum de Los Angeles aux États-Unis que Bruno Desnoues s’est vu confier la restauration de la traverse haute du cadre du Portrait de Monseigneur Saint-Albin peint par Hyacinthe Rigaud en 1723. Sa riche bordure, oeuvre de l’architecte ébéniste Gilles Marie Oppenord, très endommagée, nécessitait d’être non seulement restaurée mais aussi reconstituée du fait des nombreuses lacunes, en se fondant sur l’étude et l’observation des parties restantes : pointe d'épée, extrémité de crosse, pompons et départ d’un cartouche.

Pour rendre le plus fidèlement possible au fronton du cadre son aspect d’origine, il a fallu à l’ébéniste et son atelier rassembler une documentation conséquente pendant deux ans afin d’établir l’historique précis de l’état de l’œuvre et ses évolutions à travers le temps. Après l'étude documentaire, vient le dessin, le relevé des cotes finales, le modelage et la maquette. Certaines parties du cadre ont été moulées à la pâte plastiline, les éléments répétitifs, moulés à part et mis en place sur le modelage final. La pièce de bois a alors été dégrossie avant la réalisation de la sculpture dans le bois massif et la dorure, ultime étape de cette restitution.

  • ​Zoom sur le travail d'un cadre en bois sculpté, dans l'atelier de Bruno Denoues, distingué du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main®, en 2000. 
    ©Erik Sampers pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • ​Bruno Desnoues, restaurateur de bois sculpté, distingué du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main®, travaillant dans son atelier, en 2000.
    ©Erik Sampers pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • ​Détail d'un cadre en bois, travaillé par Bruno Denoues, distingué du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main®, en 2000. 
    ©Erik Sampers pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Bruno Desnoues, restaurateur de bois sculpté, distingué du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main®, travaillant dans son atelier, en 2000.
    ©Erik Sampers pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Bruno Desnoues, restaurateur de bois sculpté, distingué du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main®, travaillant dans son atelier, en 2000.
    ©Erik Sampers pour la Fondation Bettencourt Schueller

« Une recherche documentaire et l'observation des parties restantes : pointe d'épée, extrémité de crosse, pompons et départ du cartouche, ont permis de recréer le plus fidèlement possible les éléments qui constituaient le fronton d'origine. »

Bruno Desnoues, l'ébéniste du Grand siècle

Formé pendant cinq ans en ébénisterie et en sculpture à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, Bruno Desnoues obtient le titre de Meilleur Ouvrier de France en 1984. Installé au cœur du Faubourg Saint-Antoine à Paris, il perpétue avec deux compagnons le savoir-faire de la sculpture sur bois. L’essentiel de son activité est consacré à la restauration du patrimoine mobilier des XVIIe et XVIIIe siècles français appartenant à des particuliers, des antiquaires, des collectionneurs ou à certains musées français ou étrangers.

​Bruno Desnoues, restaurateur de bois sculpté, distingué du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main®, posant avec une de ses cadres en bois, en 2000.

©Erik Sampers pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • 1983 Stages à l'École Boulle
    Formation à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, section ébénisterie et sculpture
    CAP Sculpteur sur bois

  • 1984 Meilleur Ouvrier de France

  • 2000 Distingué par le Prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main®, Métiers du bois et de la facture instrumentale.

  • 2010 Chevalier des Arts et lettres

Récompense Talents d'exception du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main®

Elle récompense un artisan d'art pour la réalisation d'une œuvre résultant d'une parfaite maîtrise des techniques et savoir-faire d'un métier d'art. Celle-ci doit révéler un caractère innovant et esthétique mais aussi contribuer à l'évolution de ce savoir-faire.

  • Dotation : 50 000 euros
  • Accompagnement : jusqu’à 100 000 euros en fonction du projet de développement proposé.

 

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