Le Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs 2020 récompense Alicia Lardennois, post-doctorante en biologie du développement, pour ses recherches sur la communication et la migration des cellules.

Coordonner les mouvements des cellules : une histoire de communication ?

Pendant le développement embryonnaire, les cellules changent de position, seules ou à plusieurs, pour former les tissus et les organes. Lorsque les cellules migrent en groupe, on parle de migrations collectives. Ces groupes de cellules mobiles peuvent prendre des tailles et des formes différentes au sein de l’embryon. Alicia Lardennois souhaite comprendre les mécanismes qui permettent aux cellules de coordonner leurs mouvements au sein d’un même groupe.

Pendant son projet de post-doctorat à l’Université Goethe, Alicia Lardennois travaille à l’interface entre la biologie et la physique. Elle étudie la ligne latérale du poisson zèbre. La ligne latérale est un organe sensoriel spécifique aux vertébrés aquatiques, et semblable à notre oreille interne. Il offre au poisson une perception fine des vibrations et de la pression de l’eau, et lui permet ainsi d’adapter sa direction et sa vitesse. Elle se forme via la migration collective d’une centaine de cellules qui se déplacent de la tête à la queue de l’embryon en environ 24 heures. Les embryons de poisson zèbre ont la particularité d’être transparents, ce qui permet d’observer les cellules à très haute résolution dans l’embryon vivant. Alicia Lardennois va utiliser ce modèle pour comprendre comment les cellules communiquent, via des signaux chimiques ou mécaniques, pour coordonner leurs mouvements.

Ses travaux permettront de mieux comprendre le fonctionnement d’un groupe cellulaire en migration. Les résultats auront également une portée dans le domaine de l’oncologie, pour mieux comprendre comment des cellules cancéreuses envahissent d’autres territoires par métastase.

Alicia Lardennois en quelques mots

Alicia Lardennois est Docteur en sciences, spécialisée en biologie du développement.

Lors de son doctorat dans le laboratoire de biologie du développement à l'Institut de Biologie Paris-Seine, elle s’est intéressée à la caractérisation des forces mécaniques qui agissent au moment de l’élongation embryonnaire. Dans son modèle d’étude C. elegans, un petit ver transparent d’un millimètre, cet allongement se fait sans division mais en variant la forme des cellules épidermiques en fonction de l’activité musculaire. Ce travail lui a permis de mettre en évidence un nouveau réseau cellulaire de protéines, qui remodèle progressivement la forme de la cellule en fonction des contractions du muscle.

Son post-doctorat lui offre l’opportunité d’approfondir son champ de recherche sur la capacité des protéines à transmettre des signaux mécaniques à des cellules voisines, afin de coordonner les mouvements cellulaires. En combinant génétique, biologie cellulaire et imagerie de pointe, elle tente de comprendre comment ces mécanismes s’organisent dans le temps et l’espace. 

Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs

Créé en 1990, le Prix pour les jeunes chercheurs est l’une des premières initiatives de la Fondation Bettencourt Schueller. Jusqu'en 2021, ce prix était décerné chaque année à 14 jeunes docteurs en sciences ou docteurs en médecine, pour leur permettre de réaliser leur séjour post-doctoral dans les meilleurs laboratoires étrangers. 349 jeunes chercheurs ont été distingués. La dotation du prix était de 25 000 euros.

Tous les lauréats du prix