Le Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs 2020 récompense Mathilde Gauthier, post-doctorante en biologie cellulaire, pour ses recherches sur le génome répété.

L'ADN, champion de la répétition

Notre ADN est constitué de moins de 2 % de gènes et de plus de 50 % de séquences répétées. Au cours de son doctorat, Mathilde Gauchier, spécialiste de l’organisation du génome, s’est intéressée aux mécanismes impliqués dans la formation de l’hétérochromatine, une structure condensée qui compacte certaines régions du génome dont les séquences répétées d’ADN.

Son travail sur les télomères, structures répétées protégeant l’extrémité des chromosomes, a contribué à mieux comprendre comment certaines cellules cancéreuses rallongent leurs télomères conduisant ainsi à leur immortalisation. En parallèle, elle a identifié de nouveaux mécanismes impliqués dans la surveillance et la protection du génome contre l’activité d’éléments d’ADN mobiles appelés rétrotransposons.

Séquences répétées et variations génétiques

Lors de son post-doctorat, Mathilde Gauchier continuera son étude sur le génome répété. La jeune chercheuse s’intéressera aux mécanismes moléculaires qui, au cours du développement, régulent les rétrotransposons et les microsatellites, un troisième type de séquence répétée très fréquent. Elle étudiera comment leur instabilité peut modifier l’expression des gènes. Ces recherches permettront, à long terme, de mieux comprendre les mécanismes fondamentaux impliqués dans l’évolution des génomes et l’apparition de traits complexes chez les individus.

« L’impact des répétitions d’ADN sur le génome reste très largement sous-estimé, je veux comprendre comment de telles séquences influencent l’activité du génome et dans quelle mesure ces répétitions contribuent à des variations génétiques entre les individus. » Mathilde Gauchier

Mathilde Gauchier en quelques mots

Mathilde Gauchier est Docteure en sciences, spécialisée en génétique moléculaire. Dès son master, elle se forme aux questions d’organisation structurelle de l’ADN. Elle réalise ensuite sa thèse dans le laboratoire « Biologie des séquences répétées » sous la supervision du Docteur Jérôme Dejardin à l’Institut de Génétique Humaine de Montpellier.

Elle effectuera son post-doctorat dans le laboratoire « Reprogrammation de l’Épigénome du mammifère » sous la direction du Docteur Todd Macfarlan à l’Institut américain de la santé (NIH) de Bethesda. Elle étudiera l’influence des séquences répétées sur l’activité du génome. Elle souhaite, à plus long terme, mieux comprendre l’apparition de traits complexes chez les mammifères en créant sa propre équipe de recherche dans ce domaine.

Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs

Créé en 1990, le Prix pour les jeunes chercheurs est l’une des premières initiatives de la Fondation Bettencourt Schueller. Jusqu'en 2021, ce prix était décerné chaque année à 14 jeunes docteurs en sciences ou docteurs en médecine, pour leur permettre de réaliser leur séjour post-doctoral dans les meilleurs laboratoires étrangers. 349 jeunes chercheurs ont été distingués. La dotation du prix était de 25 000 euros.

Tous les lauréats du prix