Le Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs 2020 récompense Karen Aymonnier, post-doctorante en immunologie, pour ses recherches sur les interactions entre les cellules sanguines.

Lumière sur les interactions entre cellules sanguines : promesse de nouvelles voies thérapeutiques

L’inflammation est la réponse immunitaire du corps face à une agression externe. Lors d’une infection, certains globules blancs présents dans le sang, appelés neutrophiles, s’activent pour former une barrière physique et chimique contre les agents pathogènes. Ces cellules sont notamment capables de produire des réseaux extracellulaires denses composés d’ADN et de protéines, qui favorisent la coagulation du sang et l’inflammation.

Karen Aymonnier travaille sur les interactions qui existent entre ces réseaux de neutrophiles et les plaquettes, de petites cellules sanguines qui participent aussi à la coagulation du sang. Durant son projet de post-doctorat dans un laboratoire spécialisé en médecine cellulaire à Boston, elle caractérisera les mécanismes cellulaires qui amènent les neutrophiles à former ces réseaux extracellulaires, favorisant ainsi les thromboses, c’est-à-dire l’obstruction des vaisseaux sanguins. A l’aide d’équipements d’imagerie de pointe, elle aura l’opportunité d’étudier le rôle spécifique de l’inflammasome NLRP3, un complexe protéique qui assure l’activation des réponses inflammatoires, dans les interactions neutrophiles-plaquettes.

Ses recherches permettront d’affiner les connaissances médicales sur les maladies inflammatoires en général, et sur le risque de thrombose en particulier.

« Comprendre les mécanismes d’activation cellulaire afin de réduire le nombre de maladies cardio-vasculaires est la motivation première de ma recherche. » Karen Aymonnier

Karen Aymonnier en quelques mots

Karen Aymonnier est Docteur en sciences, spécialisée en immunologie et hématologie. Biologiste de formation, elle s’est très tôt passionnée pour les interactions entre inflammation et coagulation. Sa thèse portait sur le développement d’une approche innovante pour cibler un anticoagulant naturel présent dans les plaquettes, la protéase nexine-1 (PN-1). Cet inhibiteur joue un rôle clé dans l’absence de coagulation des patients hémophiles. Karen Aymonnier a permis d’ouvrir de nouvelles perspectives en matière de traitement des maladies hémorragiques.

Ses travaux sont remarqués dans le domaine de l’hématologie et font l’objet de publications et communications orales reconnues. Ce projet a d’ailleurs fait l’objet d’un dépôt de brevet en vue de mieux contrôler les hémorragies chez les hémophiles.

En post-doctorat et pour la suite de sa carrière, elle souhaite se consacrer à des programmes de recherche translationnels sur l’inflammation et la coagulation.

Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs

Créé en 1990, le Prix pour les jeunes chercheurs est l’une des premières initiatives de la Fondation Bettencourt Schueller. Jusqu'en 2021, ce prix était décerné chaque année à 14 jeunes docteurs en sciences ou docteurs en médecine, pour leur permettre de réaliser leur séjour post-doctoral dans les meilleurs laboratoires étrangers. 349 jeunes chercheurs ont été distingués. La dotation du prix était de 25 000 euros.

Tous les lauréats du prix