Le Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs 2019 récompense Judith Aron-Wisnewsky, post-doctorante, pour ses recherches sur la transplantation fécale chez les patients diabétiques.

Moduler la diversité microbienne chez les patients obèses avec altérations métaboliques

« Mon projet de post-doctorat s’intéresse à la transplantation fécale chez l’Homme, un traitement innovant pour les patients qui restent diabétiques malgré la chirurgie bariatrique. Mon but est d’essayer d’améliorer leur réponse métabolique grâce à un traitement antibiotique réalisé avant la transplantation ».

Judith Aron-Wisnewsky est médecin-chercheur, spécialiste de l’obésité et des maladies associées. Pendant son post-doctorat, elle travaillera sur la transplantation fécale, un traitement innovant pour contrôler le diabète mais qui n’est pas efficace chez tous les patients, pour pouvoir mettre en place cette technique dans son laboratoire de recherche clinique à son retour. Des travaux ont montré que transplanter la flore provenant de patients minces en bonne santé permet d’améliorer la sensibilité à l’insuline de patients pré-diabétiques. Néanmoins, seuls les patients ayant une baisse de la diversité microbienne avant la transplantation fécale y répondent positivement.

Judith Aron-Wisnewsky part de l’hypothèse que l’utilisation d’un antibiotique, la vancomycine, prise par voie orale, permettrait de diminuer la diversité microbienne et d’induire une bonne réponse chez tous les patients après la transplantation. Les patients recevront un traitement antibiotique ou un placebo pendant une semaine, de façon aléatoire, suivi d’une transplantation fécale provenant de donneurs minces en bonne santé. La sensibilité des patients à l’insuline sera mesurée avant la transplantation et six semaines après. L’étude permettra de mettre en évidence la différence d’efficacité de la transplantation fécale avec ou sans prise préalable d’antibiotique.

Judith Aron-Wisnewsky en quelques mots

2007 : Doctorat en médecine : « Facteurs prédictifs de plaies podologiques et d’amputations chez les diabétiques de type 1 : greffe rein-pancréas », sous la direction du Professeur Hartemann, Université Pierre et Marie Curie Paris VI et Université Claude Bernard Lyon 1 – Spécialité Endocrinologie et métabolismes.

2013 : Doctorat en sciences : « Interactions entre altérations des caractéristiques des tissus adipeux et pathologie hépatique au cours de l’obésité humaine : impact des comorbidités et de l’histoire individuelle », sous la direction du Professeur Karine Clément, CHU La Pitié Salpêtrière, Université Pierre et Marie Curie Paris VI.

2019 : Habilitation à Diriger des Recherches, Sorbonne Université, Paris.

Post-doctorat sous la direction du Professeur Max Nieuwdorp, Centre médical universitaire (AMC) de l’Université d’Amsterdam (Pays-Bas).

Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs

Créé en 1990, le Prix pour les jeunes chercheurs est l’une des premières initiatives de la Fondation Bettencourt Schueller. Jusqu'en 2021, ce prix était décerné chaque année à 14 jeunes docteurs en sciences ou docteurs en médecine, pour leur permettre de réaliser leur séjour post-doctoral dans les meilleurs laboratoires étrangers. 349 jeunes chercheurs ont été distingués. La dotation du prix était de 25 000 euros.

Tous les lauréats du prix