Pour comprendre le rôle de l'hippocampe, Rosa Cossart privilégie une approche interdisciplinaire inédite, combinant imagerie neuronale, électrophysiologie, réalité virtuelle et mathématiques. Ses observations in vivo du cerveau, promettent d'élucider les énigmes de nombreuses fonctions cognitives.

La synchronisation neuronale : chef d'orchestre de notre cerveau

Notre cerveau compte près de 86 milliards de neurones interconnectés grâce à 1 000 à 10 000 synapses par neurone. Comment les activités électrochimiques de ce réseau extrêmement complexe s'harmonisent-elles pour nous permettre d'avoir une perception cohérente du monde ?

La synchronisation neuronale est l'une des hypothèses aujourd’hui privilégiées par la communauté scientifique. Les oscillations synchrones de l'activité d'un groupe de neurones jouent un rôle primordial dans l'organisation fonctionnelle des réseaux neuronaux.

Les découvertes majeures de Rosa Cossart et son équipe ont permis d'élucider les mécanismes de cette synchronisation neuronale au sein de l'hippocampe, structure dédiée à la mémoire et véritable GPS cognitif.

Rosa Cossart - C Fondamental !

Des neurones inhibiteurs ultra connectés

En étudiant le développement de l'hippocampe in vivo, Rosa Cossart a pu démontrer le rôle des neurones libérant du GABA pour la synchronisation de l'activité neuronale. Principal neurotransmetteur inhibiteur, le GABA freine ou empêche la transmission d'un influx nerveux.

Elle a découvert que ces neurones inhibiteurs forment des réseaux fortement connectés par de très nombreuses synapses. De façon surprenante, la perturbation de l'activité d'un seul de ces neurones empêche la synchronisation de l'activité de centaines d'autres.

Ces réseaux de neurones représentent une cible thérapeutique particulièrement prometteuse pour des pathologies neurologiques telles que l'épilepsie.

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    Rosa Cossart, lauréate du Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant 2019, Ingénieur et Docteur en Sciences, Directrice de recherche au CNRS, Directrice d’équipe Inserm et Directrice de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée à Marseille, avec les membres de son équipe, à Marseille, en mai 2019.
    ©Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller
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    Portrait de Rosa Cossart, lauréate du Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant 2019, Ingénieur et Docteur en Sciences, Directrice de recherche au CNRS, Directrice d’équipe Inserm et Directrice de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée à Marseille, dans son laboratoire à Marseille.
    ©Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller
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    Rosa Cossart, lauréate du Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant 2019, Ingénieur et Docteur en Sciences, Directrice de recherche au CNRS, Directrice d’équipe Inserm et Directrice de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée à Marseille, avec des membres de son équipe, à Marseille, en mai 2019.
    ©Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller
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    Portrait de Rosa Cossart, lauréate du Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant 2019, Ingénieur et Docteur en Sciences, Directrice de recherche au CNRS, Directrice d’équipe Inserm et Directrice de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée à Marseille, dans son laboratoire à Marseille.
    ©Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller
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    Rosa Cossart, lauréate du Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant 2019, Ingénieur et Docteur en Sciences, Directrice de recherche au CNRS, Directrice d’équipe Inserm et Directrice de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée à Marseille, avec les membres de son équipe, à Marseille, en mai 2019.
    ©Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller
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    Portrait de Rosa Cossart, lauréate du Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant 2019, Ingénieur et Docteur en Sciences, Directrice de recherche au CNRS, Directrice d’équipe Inserm et Directrice de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée à Marseille, dans son laboratoire à Marseille.
    ©Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller
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    Rosa Cossart, lauréate du Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant 2019, Ingénieur et Docteur en Sciences, Directrice de recherche au CNRS, Directrice d’équipe Inserm et Directrice de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée à Marseille, avec un membre de son équipe, à Marseille, en mai 2019.
    ©Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller
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    Portrait de Rosa Cossart, lauréate du Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant 2019, Ingénieur et Docteur en Sciences, Directrice de recherche au CNRS, Directrice d’équipe Inserm et Directrice de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée à Marseille, dans son laboratoire à Marseille.
    ©Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller

Des techniques d'imagerie neuronale in vivo spectaculaires

Grâce au Prix Coups d’élan de la Fondation Bettencourt Schueller en 2008, Rosa Cossart a mis en place un laboratoire dédié à l’exploration fonctionnelle des réseaux de neurones chez l’animal éveillé.

Pionnière de l’utilisation de l’imagerie calcique biphotonique en neurosciences, elle a pu observer l'activité neuronale de l'hippocampe in vivo avec une résolution cellulaire et sur des échelles de temps allant de quelques jours à plusieurs semaines.

Elle a ainsi découvert l’organisation spontanée de l’activité de l’hippocampe et cartographié les dynamiques neuronales durant une crise d'épilepsie.

La dotation du Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant permettra l'acquisition de l'équipement de pointe nécessaire à ces techniques d'imagerie neuronale innovantes.

Rosa Cossart - Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant 2019

Rosa Cossart en quelques mots

Ingénieure diplômée de l’École Centrale de Paris, puis titulaire d'un Master de biophysique, Rosa Cossart se spécialise dans les neurosciences. En 2001, elle mène à bien une thèse sur la physiologie neuronale de l'hippocampe et découvre le rôle des neurones inhibiteurs dans l'épilepsie.

Son postdoctorat à l’Université de Columbia à New York, lui permet de se former à l’utilisation d'une technique d'imagerie cérébrale innovante : l’imagerie calcique biphotonique.

Grâce à son expertise multidisciplinaire, elle sera recrutée par le CNRS, puis dirigera une équipe de recherche à l’Institut de Neurobiologie de la Méditerranée (Inmed) à Marseille, dont elle deviendra directrice en janvier 2018.

Ses travaux sur la coordination de l'activité de neurones organisés en réseaux sont essentiels pour comprendre nos fonctions cognitives et notamment la mémoire. Ils sont également au cœur de la recherche sur des pathologies du système nerveux telles que l'épilepsie, la maladie d'Alzheimer, la schizophrénie ou encore l'autisme.

L'excellence de ses travaux de recherche lui a valu la médaille de Chevalier de l’Ordre du Mérite (2015) et le prix Inserm de la Recherche (2016).

Fondation Bettencourt
Neuilly-sur-Seine, le 29 juin 2022
©Frédéric STUCIN
©Fondation Bettencourt Schueller
  • 2001 Post-doctorat dans le laboratoire du Professeur Yuste, Columbia University, New York (États-Unis)

  • 2003 Chargée de recherche CNRS, cheffe d’équipe à l’INMED, Marseille

  • 2009 Starting Grant, Conseil Européen de la Recherche

  • 2010 Directrice de recherche CNRS à l’INMED, Marseille

  • 2014 Consolidator Grant, Conseil Européen de la Recherche

  • 2015 Chevalier de l’Ordre National du Mérite

  • 2018 Directrice de l’INMED

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Des ailes aux talents

Maruska Le Moing raconte Rosa Cossart

  • Aoû 2023
  • 13 minutes

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

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Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant

Le Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant récompense chaque année un chercheur de moins de 45 ans pour l’excellence de ses travaux et sa contribution remarquable à son domaine de recherche scientifique. Ce prix est attribué selon les années à un chercheur établi en France ou travaillant dans un autre pays d'Europe. Vingt-sept lauréats ont été récompensés depuis 1997. A partir de 2023, la dotation de ce prix récompense personnellement le lauréat à hauteur de 100 000 euros.

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