Le Prix Bettencourt Coups d'élan pour la recherche française récompense Florence Noble à la tête de l'Institut des sciences biologiques du CNRS, en charge de la thématique Pharmacologie, bioingénierie, imagerie et biotechnologie, pour ses recherches menées sur les prédispositions génétiques aux addictions.

Comprendre l’inégalité face aux addictions pour mieux les traiter

À la faculté de pharmacie de l’Université Paris Descartes, l’équipe de Florence Noble caractérise les gènes de vulnérabilité à la dépendance aux drogues avec l’objectif de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques. L’addiction, qu’elle soit à la cigarette, à l’héroïne ou aux jeux d’argent, est une pathologie évolutive complexe. Pour la comprendre, l’équipe de Florence Noble s’aventure aux confins de ses origines biologiques. Utilisant des modèles expérimentaux mimant au mieux les conditions de consommations humaines décrites dans les données cliniques, les neurobiologistes tentent de caractériser les gènes de prédisposition ou de vulnérabilité à l’addiction.

Un outil de pointe au service de la compréhension du génome

Ce travail ne peut s’effectuer sans une plate-forme expérimentale opérationnelle équipée pour permettre le transfert de gènes. L’extension et l’équipement de celle-ci a été soutenue par la Fondation Bettencourt Schueller au profit de toutes les équipes de recherche de la faculté de pharmacie de l’Université Paris Descartes. L’équipe de Florence Noble a mis en évidence plusieurs gènes de prédisposition potentiels et les met à l’essai dans une démarche de va-et-vient entre génétique, biologie cellulaire et pharmacologie. Les chercheurs espèrent trouver des marqueurs périphériques permettant de diagnostiquer à quel stade de la pathologie se trouve le patient pour développer des polythérapies adaptées.

Florence Noble en quelques mots

L’intérêt pour les énigmes de la chimie mène Florence Noble, fille de deux médecins, vers des études en biochimie puis en pharmacochimie. Son doctorat, réalisé aux côtés de Bernard Roques, membre de l’Académie des Sciences, l’amène pour la première fois à la pratique de la pharmacologie in vivo. Elle étudie alors la douleur et le système opioïde. Son post-doctorat continue sur la même voie.

À son retour en France, elle intègre le CNRS puis crée l’unité de neuropsychopharmacologie des addictions. L’unité compte aujourd’hui une quarantaine de chercheurs et de cliniciens. La recherche fondamentale de l’unité garde ainsi les yeux rivés sur les applications pour les patients.

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

Tous les lauréats du prix