Les glycosaminoglycanes sont des chaines complexes de sucres qui se trouvent à la surface des cellules. Ils sont souvent attachés à des protéines et sont impliqués dans une grande diversité de fonctions et de maladies. Avec le soutien d’Impulscience®, Rebekka Wild va chercher à comprendre jusqu’au moindre détail des machines moléculaires responsables de la production de deux glycosaminoglycanes : le sulfate d’héparane et le sulfate de chondroïtine.

Les glycosaminoglycanes, des accessoires essentiels des protéines

À la surface des cellules animales et humaines se trouvent une grande quantité de protéines appelées « protéoglycanes », qui assurent les réponses de la cellule à l'interaction avec l’environnement qui l’entoure, y compris des molécules messagères (comme les molécules de l’inflammation), les agents pathogènes (comme les virus) et d’autres protéines sur la même cellule ou sur les cellules voisines. Ces protéoglycanes sont capables de réaliser toutes ces fonctions grâce à de longues chaînes de sucres auxquelles elles sont attachées : les glycosaminoglycanes (GAGs). Deux exemples de ces GAGs sont le sulfate d’héparane et le sulfate de chondroïtine qui sont attachés à leurs protéines cibles au cours de la fabrication de celles-ci.

Rebekka Wild | Impulscience 2023

La synthèse des glycosaminoglycanes 

Une fois les protéines synthétisées en suivant les instructions précises du code génétique, elles doivent être repliées dans la bonne conformation et modifiées (en y ajoutant des GAGs, par exemple) pour devenir des protéoglycanes opérationnels. Cette étape se déroule dans un compartiment de la cellule appelé l’appareil de Golgi. A un endroit bien précis de la protéine, l’ajout des premiers blocs de construction est commun à tous les GAGs. Cependant, la nature de la protéine définira la chaine qui sera accrochée à l’étape suivante, soit une chaîne d’héparane sulfate, soit une chaîne de chondroïtine sulfate. Chacun de ces GAGs requiert des machines moléculaires bien précises pour leur fabrication. L’information pour savoir quel GAG fabriquer doit être contenue quelque part dans la protéine cible, mais où ? Qui décide quelles seront les machines moléculaires à mettre en place pour générer soit une chaîne de sulfate d’héparane soit une chaîne de sulfate de chondroïtine ?

  • Cette image est issue des travaux de recherche de l'équipe de Rebekka Wild.
    © Wild Lab / IBS Grenoble
  • Rebekka Wild dans son laboratoire, Grenoble, 2023.
    © Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Dans le laboratoire de Rebekka Wild, Grenoble, 2023.
    © Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Dans le laboratoire de Rebekka Wild, Grenoble, 2023.
    © Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Dans le laboratoire de Rebekka Wild, Grenoble, 2023.
    © Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Dans le laboratoire de Rebekka Wild, Grenoble, 2023.
    © Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller

Mais qui est en charge des décisions ? 

Même si les machines moléculaires qui participent à la synthèse des sulfates d’héparane et des sulfates de chondroïtine sont connues, il reste beaucoup à comprendre sur leurs manières d’opérer. Avec son équipe à l’Institut de Biologie Structurale à Grenoble, Rebekka Wild étudiera en détails les deux machines responsables de la production des deux GAGs pour mieux saisir leurs différences. L’équipe sera également en mesure d'observer tout ce système dans son environnement cellulaire : l’appareil de Golgi. Ce projet apportera une compréhension globale de la polymérisation des chaînes de GAGs à toutes les échelles biologiques, des molécules aux cellules, posant ainsi la première pierre des recherches futures sur la fonction des GAGs dans la santé et la maladie.

Rebekka Wild en quelques mots

Après avoir effectué un doctorat à l'Institut Max Planck de Tübingen en Allemagne puis à l'Université de Genève en Suisse, Rebekka Wild a rejoint l'École polytechnique fédérale de Zurich pour étudier les machines moléculaires qui attachent des sucres aux protéines chez la levure en utilisant la cryo-microscopie électronique. En 2019, elle est recrutée par le CNRS et obtient la dotation ATIP-Avenir en 2020 pour créer sa propre équipe de recherche. 

L’équipe qu’elle dirige à l'Institut de Biologie Structurale à Grenoble travaille pour comprendre les mécanismes de glycosylation au niveau moléculaire en combinant des approches de biologie structurale avec des analyses fonctionnelles in vitro et in vivo.

Portrait de Rebekka Wild, dans son laboratoire à Grenoble, lauréate 2023 Impulscience. © Romain Redler/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller

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Impulscience attribue chaque année 7 nouveaux soutiens à des chercheuses et chercheurs en sciences de la vie. Concentré sur le milieu de carrière, ce programme a pour objectif de soutenir cette étape cruciale pour le développement des projets de recherche. 

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