Le Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française 2000 a récompensé Didier Letourneur, directeur de recherche à l'Inserm, pour ses recherches sur la régénération du système vasculaire.

Régénérer le système vasculaire à l’aide de biomatériaux

Didier Letourneur et son équipe de l’hôpital Bichat ont bénéficié du soutien de la Fondation Bettencourt Schueller pour explorer les interactions entre polymères et tissus biologiques. À la clé, des innovations biotechnologiques susceptibles de révolutionner la médecine régénérative. Le développement de biomatériaux donne l’espoir de réparer le corps humain quasi-indéfiniment. Ces matériaux, bien qu’inanimés, n’ont pas forcément vocation à rester inertes.

Du lien entre biomatériaux et tissus biologiques

Soutenus par la Fondation pour l’équipement de leur laboratoire, les chercheurs dirigés par Didier Letourneur explorent les interactions entre biomatériaux et tissus biologiques. L’idée : donner à ces polymères des propriétés biologiques spécifiques. Parmi les molécules reconnues par le corps, les polysaccharides, longues chaînes sucrées, peuvent agir sur la coagulation, l’inflammation ou encore la croissance cellulaire. Un des projets proposés par l’équipe en 2000 consistait à développer des polysaccharides qui permettent la colonisation par des cellules endothéliales de vaisseaux sanguins artificiels. Aujourd’hui, ces prothèses vasculaires sont presque au point. Formés à partir de polymères polysaccharidiques biodégradables, sans aucun solvant organique, ils sont très bien tolérés par l’organisme des petits animaux. Les chercheurs leur ont donné la forme de tubes de 2 mm de diamètre. Colonisés par des cellules souches, ils forment une matrice tridimensionnelle pour la production de veines ou de petites artères de synthèse. Si les tests cliniques chez l’homme sont concluants, ils permettront de revasculariser des membres inférieurs atteints d’artérite, évitant notamment des amputations.

Didier Letourneur en quelques mots

Initialement ingénieur, Didier Letourneur étudie tout d’abord les polymères fonctionnels. Il intègre ensuite à ses travaux, peu à peu, des éléments de recherche en biologie humaine. Ses études structurales ont notamment permis d’approfondir la compréhension des bases moléculaires qui régissent la réactivité biologique.

En plus du développement de biomatériaux basés sur des polymères naturels et synthétiques, Didier Letourneur mène aujourd’hui son équipe vers le développement de prothèses endovasculaires et l’investigation de la thérapie cellulaire pour contrer la formation de plaques d'athérome – accumulations de graisse et de déchets cellulaires responsables d’accidents cardio-vasculaires. Dernièrement, son équipe a participé à l’élaboration d’une solution nanoparticulaire pour la cicatrisation quasi-instantanée des plaies.  

Portrait de Didier Letourneur, laureat Prix Coups d'élan pour la recherche française 2000, lors de la remise du Prix Coups d'élan pour la recherche française 2014, à l'Institut de France, à Paris, en avril 2015. ©Christophe Petit-Tesson / CapaPictures

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

Tous les lauréats du prix