Pour comprendre nos mécanismes de défense immunitaire contre des parasites intracellulaires particulièrement virulents, les travaux de Nicolas Blanchard se concentrent sur les antigènes spécifiques à ces parasites. Ses recherches sont cruciales pour le développement de futurs vaccins.

Les Apicomplexes, des parasites intracellulaires extrêmement virulents

Les Apicomplexes, responsables notamment du paludisme et de la toxoplasmose, sont des eucaryotes unicellulaires qui pénètrent dans les cellules de leur hôte pour s'y reproduire.

Le paludisme cause chaque année plusieurs centaines de milliers de morts. Si la toxoplasmose est souvent asymptomatique, elle est dangereuse pour les patients immunodéprimés et peut causer de graves dommages au fœtus quand elle est contractée pendant la grossesse. De plus, même chez les personnes immunocompétentes, une infection latente pourrait avoir des conséquences neurologiques jusqu'ici sous-estimées.

Les travaux de recherche de Nicolas Blanchard visent à comprendre les mécanismes de notre réponse immunitaire face à ces parasites.

Des agents pathogènes champions de l'échappement immunitaire

Ces parasites colonisent tous les tissus de leur hôte, y compris son cerveau. Plasmodium spp et Toxoplasma gondii, responsables respectivement du paludisme et de la toxoplasmose, provoquent une réponse immunitaire adaptative, associée à la production de lymphocytes T CD8+.

Appelés "T Killers", ces lymphocytes détruisent les cellules infectées en repérant les antigènes spécifiques au parasite. Mais ils peinent à supprimer Plasmodium et ne peuvent éliminer complètement Toxoplasma, qui subsiste à l'intérieur de kystes, dans les cellules musculaires et les neurones.

Les recherches de Nicolas Blanchard ont pour but de caractériser les antigènes naturels capables de générer une réponse immunitaire efficace.

Vers la création de vaccins

Contre les parasites intracellulaires, les moyens pharmacologiques sont souvent inefficients et il faut donc parvenir à renforcer le processus d'alerte des lymphocytes T.

Il s'agit ainsi de concevoir des vaccins qui, en introduisant des antigènes naturels ou synthétiques, entraîneront la formation d'anticorps spécifiques.

Grâce à la dotation du programme ATIP-Avenir, soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, Nicolas Blanchard a pu constituer une équipe de recherche d'excellence, au sein du Centre de Physiopathologie Toulouse-Purpan.

Ses travaux promettent d'identifier les antigènes spécifiques aux parasites intracellulaires, pour garantir l'efficacité et l'innocuité des vaccins de demain.

Nicolas Blanchard en quelques mots

Diplômé de l’École Polytechnique en 1999, Nicolas Blanchard entreprend ensuite des études d'immunologie. Il s’intéresse alors aux différents aspects de la reconnaissance des antigènes par les lymphocytes T.

Son doctorat à l'Institut Curie, obtenu en 2004, l'amène à étudier les " synapses immunologiques ". Ces interfaces entre une cellule cible présentant un antigène et un lymphocyte, sont cruciales pour le déclenchement d'une réponse immunitaire adaptative efficace.

Soucieux de percer à jour les mystères des antigènes associés aux virus et aux parasites, il entreprend un post-doctorat à l'Université de Berkeley, dans le laboratoire de l'éminent Professeur Nilabh Shastri. Il identifie alors un antigène majeur des lymphocytes T CD8 de Toxoplasma gondii, parasite intracellulaire responsable de la Toxoplasmose.

En 2009, avec la dotation du programme ATIP-Avenir, il crée son propre laboratoire et son équipe de recherche, au sein du Centre de Physiopathologie Toulouse-Purpan.

Aujourd'hui Directeur de Recherche INSERM, ses travaux sont une étape indispensable à l’élaboration de vaccins contre différentes maladies, telles que la toxoplasmose et le paludisme.

  • 2004 Doctorat de biologie moléculaire et cellulaire et immunologie, Université Paris Descartes

  • 2004 Post-doctorat, dans le laboratoire du Dr Nilabh Shastri, University of California, Berkeley (États-Unis)

  • 2009 Lauréat du programme ATIP-Avenir du CNRS et de l’Inserm en partenariat avec la Fondation Bettencourt Schueller

Dotation du programme ATIP-Avenir

Depuis 2005, la Fondation Bettencourt Schueller est partenaire du programme Avenir de l’Inserm. En 2009, le programme Avenir a fusionné avec le programme ATIP de l’INSB du CNRS. La Fondation soutient depuis le programme ATIP-Avenir qui favorise le retour ou l’installation en France de jeunes chercheurs de très haut niveau, porteurs d’un projet de recherche de qualité exceptionnelle, et désireux de créer leur propre équipe.

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