Le Prix Bettencourt Coups d'élan pour la recherche française 2002 récompense Michel Kochoyan, Directeur de recherche au CNRS pour son application de la cryomicroscopie dans ses études cellulaires.

Rassembler les techniques pour comprendre l’infiniment petit

À Montpellier, la Fondation a soutenu l’implantation d’un laboratoire de cryomicroscopie électronique au sein du Centre de biochimie structurale. En biologie, les connaissances avancent main dans la main avec les technologies. Au Centre de biochimie structurale de Montpellier, les outils de pointe se côtoient et se complètent pour aider à la compréhension du fonctionnement cellulaire. La Fondation Bettencourt Schueller a soutenu le projet porté par Michel Kochoyan d’acquisition d’un matériel de cryomicroscopie électronique pour enrichir l’équipement du Centre.

Un équipement de pointe pour révéler un monde microcosmique

Cette technique de microscopie électronique fait appel à la fixation par le froid pour préserver au mieux les délicats échantillons à observer. Elle est particulièrement adaptée à l’analyse d’objets très petits dont on souhaite conserver l’ultrastructure, c’est-à-dire la forme tridimensionnelle. La cryomicroscopie permet ainsi d’aller au-delà de la séquence et de comprendre la molécule d’acides nucléiques dans son ensemble. Par ailleurs, l’étude des protéines de la membrane cellulaire bénéficie également de l’observation des échantillons dans leur état natif – c’est-à-dire sans la nécessité d’une préparation chimique. Le Centre de biochimie structurale allie cet équipement de pointe à la cristallographie, la résonance magnétique nucléaire ou encore la spectroscopie de fluorescence et de structure pour faire progresser la compréhension de l’architecture cellulaire et proposer une approche rationnelle à la conception de nouveaux médicaments.

Michel Kochoyan en quelques mots

Lors de son doctorat, Michel Kochoyan s'est intéressé à la cinétique du processus d’ouverture des paires de bases de l’ADN. Il a changé les idées admises sur le sujet : la molécule d’ADN passe son temps à s’ouvrir et à se fermer et la durée de vie des paires de bases est très courte. De retour d’un post-doctorat à la Harvard Medical School à Boston, il fait partie des premiers à se tourner vers la résonance magnétique nucléaire structurale pour étudier la structure des molécules d’ARN. À l’époque, l’idée est très innovante. En effet, rares sont ceux qui considèrent que la structure des acides nucléiques est intéressante – ADN et ARN ne sont alors vus que comme un simple support d’information génétique.

On sait aujourd’hui que l’ARN est capable, tout comme les protéines, de catalyse enzymatique et Michel Kochoyan a oeuvré pour procurer aux chercheurs du CNRS les outils d’imagerie et d’analyse nécessaires au déploiement de leur créativité exploratrice.

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

Tous les lauréats du prix