Le glioblastome est la tumeur cérébrale maligne la plus fréquente et également l’une des plus agressives. Malgré les progrès de la biologie, les traitements actuels ne permettent toujours pas de guérir cette maladie. Cela s’explique notamment par la capacité des cellules tumorales à développer rapidement des résistances qui limitent l’efficacité des thérapies. Mehdi Touat cherche à mieux comprendre ces mécanismes de résistance afin d’ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques.

Le glioblastome, un cancer fréquent et redoutable

En France, environ 3 500 nouveaux cas de glioblastome sont diagnostiqués chaque année. Il s’agit du cancer du cerveau le plus fréquent chez l’adulte et aussi le plus agressif : deux patients sur trois décèdent dans les deux ans suivant le diagnostic.
A ce jour, les traitements les plus utilisés visent à endommager l’ADN des cellules tumorales, comme la radiothérapie et certains agents de chimiothérapie de la famille des agents alkylants de l’ADN tels que le temozolomide et la lomustine. Cependant, l’une des principales raisons pour lesquelles il est difficile de guérir ces patients est que les cellules tumorales développent rapidement des mécanismes de résistance, rendant ces traitements moins efficaces.

S’attaquer à la résistance 

Le projet de Mehdi Touat vise à élucider les mécanismes de résistance aux traitements afin d’ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques. Avec son équipe, il se focalise sur les agents alkylants, dont l’efficacité est limitée par la résistance tumorale. 

Ce projet comprend trois grands axes de recherche : 

  • Comprendre comment certaines tumeurs réparent les lésions produites dans l’ADN et survivent malgré le traitement.
  • Evaluer si les agents alkylants peuvent être associés à d’autres traitements – comme des inhibiteurs épigénétiques ou ciblant la réparation de l’ADN – afin de renforcer leur efficacité.
  • Etudier l’influence de l’environnement tumoral, notamment les cellules du système immunitaire, sur la résistance au traitement.

Vers de nouveaux traitements contre le glioblastome 

En comprenant pourquoi et comment les glioblastomes résistent à la chimiothérapie, Mehdi Touat souhaite identifier des biomarqueurs capables de prédire la réponse des patients au traitement, proposer de nouvelles associations thérapeutiques plus efficaces, et identifier des mécanismes inédits de résistance liés à l’environnement de la tumeur. 

À terme, ces travaux visent à aboutir au développement d'essais cliniques innovants qui pourraient bénéficier non seulement aux patients atteints de glioblastome, mais aussi à d’autres cancers traités par des agents qui endommagent l’ADN.

Mehdi Touat en quelques mots

Mehdi Touat est neurologue spécialisé en oncologie. Titulaire d’un doctorat mené entre l’Institut du Cerveau à Paris et le Dana-Farber Cancer Institute, Harvard Medical School à Boston, il s’est intéressé au lien entre le nombre excessivement élevé de mutations génétiques dans les cellules de glioblastome et l'acquisition de résistance aux traitements. Depuis 2021, il a rejoint l’Institut du Cerveau et, depuis 2025, co-dirige l’équipe « Hétérogénéité, immunité et thérapie des tumeurs cérébrales » au sein du même institut.

Dotation du programme ATIP-Avenir

Depuis 2005, la Fondation Bettencourt Schueller est partenaire du programme Avenir de l’Inserm. En 2009, le programme Avenir a fusionné avec le programme ATIP de l’INSB du CNRS. La Fondation soutient depuis le programme ATIP-Avenir qui favorise le retour ou l’installation en France de jeunes chercheurs de très haut niveau, porteurs d’un projet de recherche de qualité exceptionnelle, et désireux de créer leur propre équipe.

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