L’équipe d’Archana Singh-Manoux s’appuie sur des données récoltées auprès de cohortes très larges, au cours de plusieurs dizaines d’années, pour découvrir les facteurs qui déterminent l’état de santé lors de la vieillesse.

Les défis liés à l'augmentation de l'espérance de vie

En 150 ans, l’espérance de vie a doublé en France. Ce progrès formidable s’accompagne cependant de défis immenses pour la médecine, confrontée à l’apparition de troubles cognitifs aux causes complexes au sein d'une population vieillissante.

Archana Singh-Manoux, en parallèle de son poste de chef d’équipe au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations de Villejuif, est responsable du programme d'étude du vieillissement cognitif au sein de la cohorte britannique Whitehall II. Cette dernière recueille régulièrement depuis 1985 des données médicales auprès d’une dizaine de milliers de participants, âgés de trente-cinq ans au commencement de l’étude. Habituellement, les études sur la détérioration des fonctions cognitives au cours du vieillissement recrutent uniquement des participants ayant dépassé les soixante-cinq ans. Les données Whitehall II ont notamment permis à l’équipe d’Archana Singh-Manoux de révéler que la consommation de tabac et d’alcool autour de la quarantaine accélère le déclin cognitif, tout comme l’obésité, l’hypertension et le diabète de type II.

Archana Singh Manoux - Prix Coups d’élan pour la recherche française 2018

Vieillir en bonne santé

Une vieillesse en bonne santé se préparerait donc tout au long de la vie et l’équipe se concentre tout particulièrement sur les facteurs de risque – qu’ils soient comportementaux, sociaux ou cardiovasculaires – liés à l’apparition des maladies neurodégénératives. En effet, si le diagnostic clinique est tardif, les changements à l’origine de ces maladies le précèdent d’une vingtaine d’années au moins

  • Portrait d'​Archana Singh-Manoux, lauréate du Prix Bettencourt Coups d'élan pour la recherche française 2018 et directrice de recherche d'une étude épidémiologique du vieillissement et maladies neurodégénératives, au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP), à l’Institut Gustave Roussy à Villejuif, en octobre 2018.
    ©Gil Lefauconnier
  • ​Membre de l’équipe de recherche dirigée par Archana Singh-Manoux au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP), à l’Institut Gustave Roussy à Villejuif, en octobre 2018.
    ©Gil Lefauconnier
  • Membre de l’équipe de recherche dirigée par Archana Singh-Manoux au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP), à l’Institut Gustave Roussy à Villejuif, en octobre 2018.
    ©Gil Lefauconnier
  • ​Membres de l’équipe de recherche dirigée par Archana Singh-Manoux au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP), à l’Institut Gustave Roussy à Villejuif, en octobre 2018.
    ©Gil Lefauconnier

Le soutien de la Fondation

Avec le soutien de la Fondation, l'équipe s'installera en 2019 dans des locaux rénovés de l’Hôtel Dieu, au sein du Centre de recherche épidémiologie et statistique Sorbonne Paris Cité (CRESS). Elle réalisera des travaux qui transformeront le diagnostic et la prévention de la maladie d’Alzheimer, en collaboration avec des chercheurs cliniques spécialisés.

Archana Singh-Manoux en quelques mots

Les recherches d’Archana Singh-Manoux s’inscrivent dans une démarche épidémiologique. Dès son post-doctorat, elle s’engage dans l’étude Whitehall II, dont elle est aujourd’hui l'une des principales investigatrices. Elle passe ainsi une semaine par mois à l’University College de Londres, pour piloter le programme concernant le vieillissement cognitif. L’approche au long cours et à grande échelle qu’Archana Singh-Manoux développe dans ses travaux, incluant l’analyse de facteurs de risque biologiques, comportementaux et psychosociaux, est unique dans le monde de la recherche sur les troubles cognitifs liés au vieillissement.

Son objectif le plus récent est l’étude de la démence, dont les changements physiologiques sur plusieurs années ne sont pas mis en évidence par les études à court terme. En cernant au mieux les déterminants favorisant le vieillissement en bonne santé, les études d’Archana Singh-Manoux fournissent une manne d’informations scientifiques inestimable et susceptible de soutenir l’élaboration d’initiatives politiques dans l’intérêt de la santé publique – un enjeu de taille pour les populations vieillissantes d’Europe.

Archana Singh-Manoux, lauréate du Prix Bettencourt Coups d'élan pour la recherche française 2018, le 10 décembre 2018. ©Gil Lefauconnier

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

Tous les lauréats du prix