« HEC Paris agit pour l’égalité des chances » Entretien avec Nathalie Riond, directrice pédagogique du Centre d’entrepreneuriat social de HEC Paris.



La prestigieuse école de commerce lance le dispositif HOPES qui vise à favoriser l’inclusion de tous par le développement de l’entrepreneuriat à impact, doublé d’une ambitieuse mission de recherche sur la question. Un projet soutenu par la Fondation pour permettre à des personnes de tous horizons de révéler leur potentiel, et d’exprimer leur talent.
HOPES (HEC ouvre la porte à l’entrepreneuriat social) repose sur différents volets d’action pour des personnes mais aussi pour des organisations avec, en parallèle, un important volet de recherche. Quels sont les publics concernés par le premier volet ?
Intitulé HEC Stand Up, ce premier programme d’égalité des chances s’adresse à toutes les femmes de plus de 18 ans, en situation de vulnérabilité. Nous œuvrons avec elles au développement de compétences entrepreneuriales pour leur permettre de retrouver une indépendance financière. D’une durée de 10 semaines, HEC Stand Up se déroule en trois étapes. Après une phase où l’on travaille la confiance en soi et l’identification des compétences, les candidates partent sur le terrain pour valider leur projet et construire leur réseau, participant ensuite à une formation pour organiser le lancement de leur activité.
Depuis 2019, 4 500 femmes ont suivi ce programme, plus de 1 500 ont été certifiées et les mesures d’impact sont très positives. Près de la moitié des femmes ayant participé au programme montent leur activité et génèrent un chiffre d'affaires qui leur permet de vivre correctement, d’autres retournent à l'emploi plus qualifiées. Beaucoup témoignent d’une plus grande confiance en soi et comprennent que le passage à l'action est essentiel, même s’il se traduit par plusieurs tentatives avant le succès. Par ailleurs, ce dispositif crée aussi un impact indirect sur leur entourage. Plusieurs études en témoignent : une femme qui gagne son autonomie entraîne dans son sillage sept à dix personnes autour d’elle. Le soutien de la Fondation permet une amplification du dispositif avec un plus grand nombre de femmes accompagnées.
Près de la moitié des femmes ayant participé au programme montent leur activité et génèrent un chiffre d'affaires qui leur permet de vivre correctement, d’autres retournent à l'emploi plus qualifiées. Par ailleurs, ce dispositif crée aussi un impact indirect sur leur entourage. Plusieurs études en témoignent, une femme qui gagne son autonomie entraîne dans son sillage sept à dix personnes autour d’elle.
Un second programme est, cette fois, destiné aux jeunes ?
En effet, HEC Stand Up va être décliné pour une nouvelle cible – celle des jeunes de 18-25 ans, majoritairement issus des quartiers prioritaires, qui ne sont ni en emploi ni en formation. Intitulé HEC Level Up, ce programme a pour objectif de les aider à formaliser un projet professionnel qui les motive et les insère. Nous lançons ce printemps un pilote qui se déploiera avec les mêmes objectifs qu’HEC Stand Up et avec un cursus similaire. Nous travaillons avec les jeunes pour les aider à comprendre leur motivation et lever les freins psychologiques pour leur permettre de développer des compétences entrepreneuriales. A l’issue de ce cursus, ils opteront pour l’une de ces trois solutions : compléter leur formation, trouver un travail pour acquérir davantage d’expérience ou créer leur propre entreprise. Notre mission est, là encore, de les aider à passer à l’action, et prendre leur vie en main. Grâce à l’accompagnement de la Fondation autour de ces deux dispositifs, notre objectif est de sensibiliser à l’entrepreneuriat plus de 10 000 femmes et jeunes de 18 à 25 ans sur tout le territoire, en métropole et dans les Outre‐Mer, d’ici à cinq ans.
Dans le droit fil de ces projets, un programme d’approfondissement permet d’accompagner les bénéficiaires dans le développement de leur entreprise. Dédié aux femmes certifiées HEC Stand Up et aux jeunes HEC Level Up, le programme HEC Up offre un suivi personnalisé pour la mise en œuvre de stratégies commerciales au sein de leur structure, encadré par un mentor HEC et une communauté d’entrepreneurs.
Nous travaillons avec les jeunes pour les aider à comprendre leur motivation et lever les freins psychologiques pour leur permettre de développer des compétences entrepreneuriales.
Après l’accompagnement des personnes, HOPES agit aussi pour des structures, notamment dans le champ de l’économie sociale et solidaire ?
Intitulé Accélerateur ESS, ce programme opéré par HEC pour la région Ile-de-France depuis 2018 a en effet pour objectif d’aider des structures de l’ESS de démultiplier leur impact social et environnemental, et pérenniser leur activité. Nous avons déjà accompagné plus de 80 structures de l'ESS en Ile-de-France avec un programme autour de trois piliers : mentorat, missions de conseil, formation et mise en réseau ; le tout dispensé notamment par des professeurs et experts d’HEC Paris.
De plus, nous créons aussi des ponts avec la grande école, en donnant l’opportunité aux élèves d’HEC Paris de réaliser des missions pour ces structures. Grâce au soutien de la Fondation, ce dispositif va s’étendre à d’autres régions et s’adressera également aux associations d’ici la fin 2025.
Nous avons déjà accompagné plus de 80 structures de l'ESS en Ile-de-France avec un programme autour de trois piliers : mentorat, missions de conseil, formation et mise en réseau.
Troisième champ d’action, un ambitieux projet de recherche mis en place au sein d’HEC.
L’entrepreneuriat social est un axe important de la stratégie de notre école. Notre volonté est que l’esprit du programme HOPES infuse au sein d’HEC Paris et contribue à son évolution en aidant à connecter les mondes académiques, économiques et sociaux. C’est la raison pour laquelle nous avons développé un programme de recherche, encore en phase exploratoire.
Une première étape d’agrégation de données nous a permis de mettre à jour les connaissances sur les sujets d’entrepreneuriat et d’innovation sociale en France. Nous allons également exploiter les résultats de nos mesures d’impact pour en apprendre davantage sur les questions de confiance en soi et d’assertivité. Et surtout identifier les meilleurs moyens d’accompagner des personnes en difficulté pour faire évoluer en permanence ces dispositifs. L’objectif est ainsi d’obtenir ainsi un véritable impact systémique dans le domaine de l’entrepreneuriat à impact.
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