Le Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française 2011 récompense Tâm Mignot, chercheur en microbiologie, pour ses recherches sur la motilité et la communication des bactéries.

Se mouvoir, sans en avoir l’air

A Marseille, une équipe du CNRS explore les fondements du mouvement bactérien pour mieux comprendre l’apparition de la multicellularité.

Les bactéries, bien que dépourvues de membres, sont capables de se mouvoir. Parmi les différents types de motilité – c’est le terme employé pour désigner la mobilité d’une cellule unique – on trouve le glissement sur surface solide, dont le fonctionnement est absolument mystérieux. L’équipe de Tâm Mignot s’y intéresse chez une bactérie des sols, Myxococcus xanthus. Cette cellule cylindrique effectue notamment, sans l’aide d’aucun organe apparent, un mouvement directionnel le long de son grand axe. L’équipe a trouvé un début d’explication en identifiant un complexe protéique qui se déplace du dos au ventre de la bactérie. En soutenant la rénovation et l’équipement de leurs locaux, la Fondation aide ces chercheurs à poursuivre leur enquête fondamentale. Il s’agit de lever le voile non seulement sur la manière dont les bactéries se déplacent en milieu solide et changent de direction, mais également sur mécanismes de communication qu’elles emploient pour coopérer. En effet, Myxococcus a la particularité de former avec ses consœurs des « organes de fruitaison », conceptuellement similaires à des champignons. En explorant ce phénomène, l’équipe de Tâm Mignot espère contribuer à expliquer l’apparition de la multicellularité dans l’évolution, et donc l’origine d’organismes complexes tels que l’Homme.

  • Portrait de Tâm Mignot et son équipe au laboratoire de chimie bactérienne à Marseille (pour la Fondation Bettencourt Schueller)
    Baptiste de Ville d'Avray / Hans Lucas
  • Portrait de Tâm Mignot et son équipe au laboratoire de chimie bactérienne à Marseille (pour la Fondation Bettencourt Schueller)
    Baptiste de Ville d'Avray / Hans Lucas
  • Portrait de Tâm Mignot et son équipe au laboratoire de chimie bactérienne à Marseille (pour la Fondation Bettencourt Schueller)
    Baptiste de Ville d'Avray / Hans Lucas
  • Portrait de Tâm Mignot et son équipe au laboratoire de chimie bactérienne à Marseille (pour la Fondation Bettencourt Schueller)
    Baptiste de Ville d'Avray / Hans Lucas
  • Portrait de Tâm Mignot et son équipe au laboratoire de chimie bactérienne à Marseille (pour la Fondation Bettencourt Schueller)
    Baptiste de Ville d'Avray / Hans Lucas
  • Portrait de Tâm Mignot et son équipe au laboratoire de chimie bactérienne à Marseille (pour la Fondation Bettencourt Schueller)
    Baptiste de Ville d'Avray / Hans Lucas
  • Portrait de Tâm Mignot et son équipe au laboratoire de chimie bactérienne à Marseille (pour la Fondation Bettencourt Schueller)
    Baptiste de Ville d'Avray / Hans Lucas
  • Portrait de Tâm Mignot et son équipe au laboratoire de chimie bactérienne à Marseille (pour la Fondation Bettencourt Schueller)
    Baptiste de Ville d'Avray / Hans Lucas

Tâm Mignot en quelques mots

Fort de son expérience en post-doctorat, Tâm Mignot a effectué d’importantes observations concernant les bases moléculaires de la motilité de la bactérie Myxococcus xanthus. En 2007, dès son retour en France, il créé une équipe au sein de l’Institut de microbiologie de la Méditerranée, à Marseille. Avec son équipe, il a expliqué en 2010 et 2011 comment un réseau de protéines contrôle ces mouvements internes, et comment les protéines de motilité génèrent une force capable de déplacer la cellule.

Depuis l’obtention du prix, il poursuit son exploration dans l’identification des processus moléculaires nécessaires à la motilité et à l’auto-assemblage des bactéries.

Tâm Mignot, lauréat du Prix Coups d'Elan pour la Recherche Française 2011, en 2012. ©Stéphane Compoint pour la Fondation Bettencourt Schueller

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

Tous les lauréats du prix